Le Clafoutis

de Pétronille

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23 décembre, 2008

Joyeux Noël

Classé dans : Bêtises et autres schtroumpferies — Pétronille @ 23:21

papierwc.bmpVous êtes frénétiquement lancée dans les derniers préparatifs et jonglez avec virtuosité entre les achats de dernière minute, les finitions du dessert pour le repas familial, l’emballage des cadeaux, la partie de cache-cache afin de soustraire certains paquets à la curiosité insatiable de votre progéniture, un (très léger) soupçon de nettoyage, moult tentatives inefficaces pour juguler l’excitation incontrôlable de vos schtroumpfs et la confection de muffins pour le petit déjeuner, sans parler du repas. Rien que du très normal, donc.

Soudain, un cri perçant vous déchire les tympans et un Darwin traumatisé surgit de la salle de bains.

Réprimant une furieuse envie de sauter du balcon et d’aller passer Noël sur une île déserte, vous prenez votre courage d’une des mains qu’il vous reste et vous traînez vers le lieu du crime. Votre petite prunelle a trouvé amusant de dévider la quasi-totalité d’un rouleau de papier wc dans la cuvette, obstruant l’écoulement de l’eau.

Votre patience légèrement émoussée, vous grondez la coupable et lui expliquez le plus calmement possible (c’est-à-dire pas calmement du tout) qu’en cas de problème digestif majeur, ce qui semble être le cas ce soir (chouette, manquait plus que ça), on procède par petite étapes successives et on évacue au fur et à mesure, même si c’est pas écologique.

« Comme ça ? » demande Monette, joignant le geste à la parole.

Horreur. Un tsunami de couleur douteuse se répand sur le sol de la salle de bains. Vous poussez un cri primal de frustration et allez chercher de quoi nettoyer. Bien évidemment, vous manquez de produits destinés à déboucher les toilettes et ne pouvez que vous féliciter que votre appartement comporte deux lieux d’aisance en attendant de profiter d’un bon bain de foule pour acheter le nécessaire demain.

Vivement le printemps.

9 décembre, 2008

Une question de timing

Classé dans : Tout et rien — Pétronille @ 20:35

img0379.jpgHeureusement que le ridicule ne tue pas, car comme vous ne vous appelez pas Super Mario, vous ne possédez pas un nombre infini de vies (ce qui à votre avis est fort dommage, mais c’est là un autre débat).

Car c’est toujours sur vous que cela tombe. Vous vous laissez aller à critiquer le directeur ? Le voilà qui apparaît au tournant de l’escalier. Vous avez oublié l’heure et êtes enfermée dans la cour d’un bâtiment public avec une copine ? Alors que vous escaladez hardiment la grille pour en sortir, c’est le moment que choisit un brave homme pour actionner le mécanisme d’ouverture dans le but louable de vous aider, et vous vous retrouvez perchée à 4 mètres sur une barrière bringuebalante. Vous avez rendez-vous chez le médecin ? C’est évidemment le jour où, pressée et somnolente, vous avez enfilé des chaussettes dépareillées. Et ainsi de suite.

Ce week-end, lors d’une balade en forêt, vous avez ramassé avec vos schtroumpfs des branches de sapin, des baies et diverses décorations 100% naturelles afin de confectionner une couronne de porte (agrémentée de quelques objets récupérés complètement synthétiques, ce qui a fait râler Darwin que la couronne n’était plus entièrement biodégradable). Assez contente de votre œuvre (vous avez déjà souligné qu’artistiquement, vous connaissez vos limites et qu’il vous en faut donc peu pour être satisfaite), vous décidez de l’immortaliser et de  l’afficher sur un site web de copines bricoleuses.

Animée de la dernière énergie – celle-là même que vous mettez à nettoyer vos placards pour ne pas faire vos paiements, ou à rattraper six mois de repassage pour éviter de laver vos vitres – vous ouvrez grand la porte d’entrée à l’extérieur de laquelle est fixée la couronne, votre appareil photo allumé brandi devant vous… et tombez nez-à-nez avec votre charmant voisin de palier sur le départ. Qui s’arrête net, un brin surpris par cette apparition soudaine et l’objectif braqué droit sur lui. Un paparazzi embusqué n’aurait pas fait mieux. (Notez qu’un paparazzi digne de ce nom aurait tout de même pensé à revêtir quelque chose de décent, plutôt qu’un pantalon taché et un pull informe datant du mésozoïque supérieur.)

Vous vous sentez piquer un fard, ce qui assortit joliment votre teint aux baies ornant votre couronne de porte, et bafouillez vaguement quelque chose au sujet de photos des bricolages du week-end.

Votre voisin vous regarde d’un air à la fois narquois et soupçonneux, avant de filer sans demander son reste.

Votre réputation dans le nouvel immeuble où vous avez récemment emménagé aura tenu moins de deux mois.

3 décembre, 2008

Parcours initiatique

Classé dans : Et en plus, elle râle — Pétronille @ 20:55

becassine.bmpCes derniers mois vous n’étiez pas simplement absente. Non, vous étiez en voyage initiatique, en apprentissage intérieur, en retraite spirituelle. Vous avez été touchée par la grâce des enseignements profonds qu’il vous a été donné de recevoir, et dans votre grande mansuétude, vous ne résistez pas au plaisir de les partager.

Vous avez donc découvert quelques vérités méconnues sur les méthodes pédagogiques en vigueur dans l’enseignement. Fort heureusement, on s’est chargé de vous ouvrir les yeux. Car vous n’auriez jamais réalisé toute seule, par exemple, que le rôle d’une enseignante, ce n’est pas de répéter les consignes. Parfaitement. Les consignes sont faites pour être comprises d’elles-mêmes, de manière immanente, surtout par ceux qui maîtrisent peu ou mal le français ou ont par hasard manqué l’explication.

Vous objecterez qu’ils n’avaient qu’à pas manquer l’explication. Voilà qui est parfaitement raisonné, surtout si durant ce temps, ils sont punis dans le couloir pour avoir osé parler en classe. Circonstance aggravante, ils commentaient la dernière interprétation a capella de « foutacagoule » par la maîtresse, maîtresse qui elle, se laisse fréquemment aller à des épanchements musicaux durant les cours. Sans pour autant tolérer le moindre chuchotement des enfants. Chacun sa place.

Vous avez également été profondément rassérénée par les stimulations sociales prodiguées aux élèves. Il est en effet de bon ton d’encourager ces chères têtes blondes à rire, à fortiori s’il s’agit de se moquer d’un autre élève. Il paraît que ça s’appelle du savoir-vivre, et tant pis si certains, à huit ans, manquent encore cruellement d’humour sur eux-mêmes. L’éducation des parents laisse tellement à désirer, de nos jours.

Vous avez été tout aussi rassurée d’apprendre, lors d’un entretien avec votre gourou l’enseignante (vous en avez eu deux, afin de vous imprégner au maximum de la sagesse et de la compassion inégalables de cet être d’un niveau de conscience supérieur) que contrairement à ce que disent la plupart des manuels d’éducation – on publie vraiment n’importe quoi, aujourd’hui -, il est parfaitement adapté de crier, pardon, de hausser le ton, avec des enfants. Bien évidemment, les motifs de ces cris doivent être légitimes, par exemple, lorsqu’un élève agace l’enseignante, mais l’exercice, pour être sain et conserver tout son impact, doit impérativement être répété quotidiennement. Quelques privations collectives (style de récré) complètent ce tableau qui peut certes paraître un peu contraignant de prime abord, mais dont le caractère rigoureux et ascétique contribue grandement à l’élévation morale et intellectuelle des chérubins.

Vous songez qu’il est fort dommage que les sévices corporels aient été ignominieusement bannis des écoles, ou ils auraient agréablement complété le paysage.

 

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