Joyeux Noël
Vous êtes frénétiquement lancée dans les derniers préparatifs et jonglez avec virtuosité entre les achats de dernière minute, les finitions du dessert pour le repas familial, l’emballage des cadeaux, la partie de cache-cache afin de soustraire certains paquets à la curiosité insatiable de votre progéniture, un (très léger) soupçon de nettoyage, moult tentatives inefficaces pour juguler l’excitation incontrôlable de vos schtroumpfs et la confection de muffins pour le petit déjeuner, sans parler du repas. Rien que du très normal, donc.
Soudain, un cri perçant vous déchire les tympans et un Darwin traumatisé surgit de la salle de bains.
Réprimant une furieuse envie de sauter du balcon et d’aller passer Noël sur une île déserte, vous prenez votre courage d’une des mains qu’il vous reste et vous traînez vers le lieu du crime. Votre petite prunelle a trouvé amusant de dévider la quasi-totalité d’un rouleau de papier wc dans la cuvette, obstruant l’écoulement de l’eau.
Votre patience légèrement émoussée, vous grondez la coupable et lui expliquez le plus calmement possible (c’est-à-dire pas calmement du tout) qu’en cas de problème digestif majeur, ce qui semble être le cas ce soir (chouette, manquait plus que ça), on procède par petite étapes successives et on évacue au fur et à mesure, même si c’est pas écologique.
« Comme ça ? » demande Monette, joignant le geste à la parole.
Horreur. Un tsunami de couleur douteuse se répand sur le sol de la salle de bains. Vous poussez un cri primal de frustration et allez chercher de quoi nettoyer. Bien évidemment, vous manquez de produits destinés à déboucher les toilettes et ne pouvez que vous féliciter que votre appartement comporte deux lieux d’aisance en attendant de profiter d’un bon bain de foule pour acheter le nécessaire demain.
Vivement le printemps.